Variété sauvage de sésame, Sesamum angolense présente l’intérêt notable d’être une plante multifonctionnelle à la fois vivrière, oléifère, médicinale, cosmétique, mellifère, protectrice des nématodes…
- Sesamum angolense (Malawi, Ntchisi Forest Reserve)
- Sesamum angolense (Malawi, Ntchisi Forest Reserve)
Noms vernaculaires
Kinyarwanda : Igonde, Delele, Sope
Kirundi : Umurenda, Umurendarenda, (gluant)
Swahili : Mlenda
Langues de Tanzanie : Ilendi-lya-mhonjela (Gogo) ; Lilendi, , Mkongela, Mlenda mtali (Hehe) ; Lihonohono (Kimbunga) ; Mlenda (Luguru) ; Enderemet (Maasai) ; Delele (Ngoni) ; Mlendagwa-wima (Nyamwezi) ; Irenda (Rangi) ; Erenze (Sandawi) ; Ilendi (Sukuma) ; Ipela, Mlenda (Tongwe) ; Mkuyamani (Yao) ; Mlenda, Mpombo (Zaramo).
Zambie : Mukonde (Cibemba)
Malawi : Chiotwe
Répartition en Afrique
Sesamum angolense est adventice en Afrique de l’Est. On le rencontre au Rwanda, au Burundi, dans la région du Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo) ainsi qu’au Katanga, dans le sud du Kenya, en Ouganda, en Tanzanie, au Malawi, en Zambie, en Angola, au Zimbabwe et au Mozambique.
- Répartition en Afrique
Famille botanique
Sesamum angolense fait partie de famille des Pedaliaceae (Pédaliacées). Cette famille botanique regroupe quelques soixante-dix espèces réparties en treize genres. Le genre Pedalium est le plus répandu, mais du fait de la popularité du sésame cultivé (Sesamum indicum) le genre Sesamum est le plus connu. Sesamum angolense est l’une des variétés sauvage de sésame
Spécificité de Sesamum angolense
Le genre Sesamum comprend une vingtaine d’espèces, dont la plupart sont indigènes en Afrique tropicale. Sesamum angolense appartient à la section Aptera, tout comme Sesamum angustifolium (Oliv.) Engl., Sesamum calycinum Welw. et Sesamum radiatum Thonn. ex Hornem.
Les spécimens de la section Aptera , qui se caractérisent par des feuilles entières et des graines non ailées, sont étroitement apparentée au genre Ceratotheca.
Parmi eux, Sesamum angolense se reconnaît aisément à ses feuilles d’un blanc tomenteux au-dessous et ses grandes fleurs.
Biotope
La plante poussent dans les savanes herbeuses et boisées, le long des routes et chemin, dans les champs abandonnés, sur les sols limoneux de 400 à 2400 m d’altitude.
Description
Type
Herbacée annuelle ou vivace, érigée, simple ou ramifiée, à feuillage dense, qui peut être arbustive. La plante est de taille variable ; elle peut mesurer de quelques dizaines de cm jusqu’à 3 m de haut.
Tiges
La tige est simple ou ramifiée, subquadrangulaires c’est-à-dire légèrement carrée, sa surface est faiblement pubescentes.
- Tiges feuillées de Sesamum angolense (Malawi)
- Tiges feuillées de Sesamum angolense (Malawi)
Feuilles
Les feuilles sont subsessiles, c’est-à-dire qu’elles ont un court pétiole et sont fixées presque directement sur la tige. Elles sont opposées et généralement décolorées, étroitement oblongues, oblongues-lancéolées ou rarement elliptiques, 2-11 cm. de long, 0,4-4 cm. de large, bords entiers plus ou moins enroulés et scabreux, surface supérieure glabrescente, surface inférieure blanche tomenteuse, plus rarement sur les feuilles plus âgées de sorte que les glandes sont visibles, cunéiformes à la base, tronquées, arrondies, émarginées, subaiguës (rarement aiguës) et généralement apiculées à l’apex.
- Sesamum angolense Welw. Katanga (RDC)
- Feuilles de Sesamum angolense
Fleurs
La couleur des fleurs varie du rose, au rouge, violet ou mauve pâle avec des marques plus profondes.
Le calice pubescent (recouvert de duvet) est généralement persistant ; les lobes floraux sont lancéolés ou ovo-lancéolés, 5-10 mm. de long, environ 2 mm ; larges à la base, ils sont aigus ou acuminés à l’apex (ils se terminent en pointe au sommet du calice.
- Fleurs de Sesamum angolense Welw. Katanga (RDC) Feb
- Fleurs de Sesamum angolense
La corolle varie de 3,5 à 7 cm de long, avec un diamètre de 2 à 3 cm de à la gorge, finement à fortement pubescente. Les filaments proviennent d’une bande de poils près de la base du tube ; les anthères (parties terminales de l’étamine qui renferment le pollen) qui mesurent environ 6 mm. de long sont étroitement oblongues. L’ovaire de la corolle est d’une blancheur intense.
Capsule
Les capsules subquadrangulaires, dotées de quatre rainures parallèles, mesure de 2 à 2,5 cm de long rarement 3 cm, et 5-6 mm de large. Elle sont assez densément pubescente, mais deviennent glabrescente, se rétrécissant progressivement en un bec aplati assez large jusqu’à 5 mm. de long.
Graines
les graines non ailées, mesurent environ 2 mm. de long, et 1,5 mm. de large ; elles sont légèrement rugueuses sur les côtés et les faces.
Une plante multifonctionnelle
Sesamum angolense présente l’intérêt notable d’être une plante multifonctionnelle à la fois vivrière, oléifère, médicinale, cosmétique, mellifère…
Son potentiel vivrier mériterait d’être valorisé même si cette brède devrait demeurer un légume-feuille secondaire. Toutefois, la possibilité de cet usage culinaire pourrait s’avérer opportun comme complément en protéines végétales et lorsque d’autres légumes font défaut.
Par ailleurs, les propriétés médicinales de cette plante décrites ci- dessous semblent prometteuses et mériteraient d’avantage de recherches.
Traditionnellement la plante est récoltée dans la nature, toutefois elle peut être cultivée, et introduite et valorisée dans les jardins comme plante mellifère, comme légume feuilles, et comme plante compagne protectrice d’autres plantes cultivées tout ayant une valeur ornementale.
- Sesamum angolense Ferme Randu, sud-ouest du Katanga en RDC
- Sesamum angolense (Katanga en RDC)
Usages potentiels
Usages vivriers
Les feuilles de Sesamum angolense peuvent être utilisées en cuisine fraîches, fanées ou séchées et conservées entières ou en poudre en vue d’un usage ultérieur. Elles donnent une texture gluante aux plats cuisinés
Au Malawi, les feuilles de Sesamum angolense se mangent souvent avec de la bouillie au son. Ce plat que les femmes apprécient plus particulièrement est aussi souvent donné aux bébés et aux invalides.
En Tanzanie ou la plante est vendue sur les marchés locaux, ou on utilise les feuilles fanées en cuisine, ont fait cuire les feuilles seules ou mélangées à des légumineuses (haricots, pois, des arachides) ou à d’autres brèdes comme l’amarante, et on les sert avec un aliment de base.
Les graines qui sont digestives ajoutent une saveur appréciable aux aliments.
Usage oléifère :
Les graines de Sesamum angolense produisent 24% d’huile. Ce rendement en huile représente à peine la moitié de celui des graines de sésame commun cultivé à partir desquelles est extraite l’huile de sésame du commerce. L’huile produite à partir des graines de Sesamum angolense est de couleur verte.
Les huiles de sésame contiennent des lignanes : la sésamine et la sésamoline, et un dérivé de phénol - le sésamol - qui sont des composés antioxydants que l’on ne trouve pas dans les autres huiles comestibles. La teneur en sésamine, sésamoline et sésamol des graines dépend des variétés (Sesamum angolense contient environ 9% de sésamine) mais aussi du milieu, de la maturité de la plante de contrainte climatiques. Les familles les plus proches des Pedaliaceae, les Bignoniaceae et les Acanthaceae, contiennent également de la sésamine.
Sésamine, sésamoline et sésamol présentent des propriétés antioxydantes qui l’oxydation des huiles et sont susceptibles de protéger l’organisme contre les effets nocifs des radicaux libres. Ils présenterait également des propriétés antimycosiques.
- Huile de sésame
Propriétés nutritionnelles
Selon, les auteurs du Compendium "Edible Wild Plants of Tanzania", les données disponibles indiquent que tout comme Amaranthus spinosus et Bidens pilosa, Sesamum angolense fait partie des légumes locaux cultivé ou adventice qui ont une valeur nutritive plus élevée que les légumes exotiques couramment vendus sur les marchés ; ils sont notamment riches en protéines, en graisses et en minéraux (calcium et fer).
La composition nutritionnelle des feuilles de Sesamum angolense n’a pas été étudié. Toutefois, on peut poser l’hypothèse qu’elle est comparable à celle des feuilles du sésame cultivé (Sesamum indicum L).
Pour 100 g de feuilles fraîche la valeur nutritionnelle serait donc la suivante :
eau 85,5 g
énergie 188 kJ (45 kcal),
protéines 3,4 g,
lipides 0,7 g,
glucides 8,6 g,
fibres 2,4 g, Ca 77 mg, P 203 mg, riboflavine 0,3 mg
Source : FAO Food composition table for use in Africa.
Usage cosmétique
L’infusion de feuilles dans l’eau est utilisée comme shampoing pour nourrir et raidir les cheveux. C’est également un substitut au savon.
L’huile de sésame est réputée avoir des propriétés calmantes contre les irritations cutanées, nourrissantes, assouplissantes, et bienfaitrices contre les vergetures et le vieillissement précoce de la peau.
- Sesamum angolense près de la maison Nyamata Rwanda
- Sesamum angolense près de la maison Nyamata Rwanda
Usage mellifère
Les grandes fleurs de Sesamum angolense sont souvent visitées par les abeilles.
Usage insecticide et nématicide :
La forte teneur en sésamine de l’huile des graines permet d’envisager l’utilisation de l’huile comme synergique des insecticides du groupe des pyréthrines.
Les exsudats de racines repoussent les nématodes des racines d’aubergine, de tomate, de pomme de terre et de gombo. Des études ont montré les propriétés nématicide de Sesamum angolense sont équivalentes à celles de Calendula officinalis (le souci) et ont montré que la culture intercalaire des solanacées avec le et du sésame est économiquement du fait de la résolution du problème des nématodes est éliminé et de la possibilité de récolter les graines de sésame.
- Fleur de Sesamum angolense (Malawi, Mua)
- Fleur de Sesamum angolense (Malawi)
Usage ornemental
Eu égard à sa belle floraison Sesamum angolense peut être cultivée comme plante ornementale.
- Fleurs de Sesamum angolense au Katanga (20 km de la Ferme Randu)
- Fleurs de Sesamum angolense au Katanga
Usage médicinal
Diverses pharmacopées africaines ont intégré l’usage des feuilles, tiges, graines et racines de la plante.
Les composés actifs de Sesamum angolense ont diverses propriétés :
analgésique (suc des feuilles)
anti-émétique (racines)
anti-oxydante (jeunes feuilles, graines)
antibactérienne (feuilles)
antidiarrhéique (feuilles)
antispasmodique (
antidote (racines et feuilles)
antifongique
antiparasitaire (totum : toute la plante)
antitumoral (cytotoxique pour les cellules du carcinome du côlon humain)
antitussive, béchique (racines et feuilles)
antivirale modérée (feuilles)
astringente (tiges feuillées)
cicatrisante (feuilles)
digestive (graines)
émolliente (feuilles)
hémostatique (écorce des racines)
ocytocique (racines)
Ainsi, la décoction ou l’infusion de feuilles ou de racines est-elle utilisée contre les vomissements, la toux, le rhume, la constipation, la diarrhée et les empoisonnements. L’infusion de racines est utilisée pendant l’accouchement pour hâter la délivrance.
En externe, la décoction ou l’infusion de feuilles ou de racines sert à soigner les blessures et les affections de la peau comme la rougeole et les plaies, et pour écourter les saignements consécutifs aux extractions dentaires.
- Sesamum angolense Malawi, Dzalanyama Forest Reserve
- Sesamum angolense (Malawi)
Préparations traditionnelles
- Sesamum angolense (Tanzania, Rukwa, Sumbawanga, Senga, School hill)
- Sesamum angolense (Tanzanie)
Références et liens
Liens vers des sites francophone :
Ressources végétales de l’Afrique tropicale
English websites & online articles :
Plant Resources of Tropical Africa
Bedigian, Dorothea. & van der Maesen, J., 2003.
Slimy leaves and oily seeds : distribution and use of Sesamum spp. and Ceratotheca sesamoides (Pedaliaceae) in Africa
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Bedigian Dorothea
Evolution of sesame revisited : domestication, diversity and prospects
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Bedigian, Dorothea
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Fuji Yushiro, Uchida Ayumi, Fukahori Katsunori, Chino Makoto, Ohtsuki Takashi, Matsufuji Hiroshi
Chemical characterization and biological activity in young sesame leaves (Sesamum indicum L.) and changes in iridoid and polyphenol content at different growth stages
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Ihlenfeldt, H.-D.,. Pedaliaceae. In : Launert, E. (Editor).
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The medicinal and poisonous plants of southern and eastern Africa. 2nd Edition
E. and S. Livingstone, London, United Kingdom. 1457 pp.
- Sesamum angolense près de la maison Nyamata Rwanda
- Sesamum angolense près de la maison (Nyamata Rwanda)
Annexe
Extrait de : Dorothea Bedigian Sesame : The genus of sesame
Ecology of Sesame and Various Wild Relatives
Sesame is a crop of the tropics and subtropics, but summer planting and newer cultivars have extended its range into more temperate regions. It occurs mainly between 25° S and 25° N, but grows up to 40° N in China, Russia, and the United States, 30° S in Australia, and 35° S in South America. Sesame is sensitive to low temperatures, and for this reason it generally grows between sea level and 1500 m. Sesame is a short-day plant, but certain cultivars have become adapted to alternative photoperiods. Sesame’s sensitivity to photoperiod prevented many tropical lines from flowering in Urbana (40° N). With 10-hour days, flowering generally begins 42–45 days after sowing, although certain Turkish cultivars flower after just 37 days (Bedigian 1984). Temperature and moisture have major modifying effects on the number of days to flowering. High temperatures are required for optimal growth and production. Temperatures around 30°C encourage germination, initial growth, and flower formation, but specific cultivars tolerate up to 40°C. Temperatures below 20°C normally delay germination and seedling growth, and temperatures below 10°C inhibit both. Established plants can withstand high moisture stress, but seedlings are extremely susceptible. Sesame produces an excellent crop with a rainfall of 500–650 mm, in preference evenly distributed during the growth season.
Sesame is very susceptible to waterlogging. Ideally, 35% of the rain should fall during germination until first bud formation, 45% until main flowering, and 20% at seed filling. Rain should cease as first capsules begin to ripen. Heavy rain at flowering drastically reduces yield. After stem elongation, it is also susceptible to wind damage. Sesame thrives on moderately fertile and well-drained soils with pH ranging from 5.5 to 8.0, and most cultivars are sensitive to salinity.
Sesame’s ability of self-pollination makes sense for situations where there is a low supply of resources available, such as limited soil moisture and nutrients. If fewer pollinators are available, self-compatibility is an evolutionary advantage. Reduced flower size brings anther and stigma in close proximity and is an advantage in dry habitats for such dryland species as these.The genus Sesamum and related Pedaliaceae show an exceptionally wide adaptability and environmental flexibility. Species of Sesamum exhibit extraordinary success in occupying empty places where few other herbaceous dicotyledons survive. They are vigorous in formerly cultivated fields ; they thrive on nutritionally poor soils and sites where moisture is in short supply. They seem to tolerate heat and drought well and are not demanding, growing in gravel, sand, and rocky roadside rubble. Weedy is the best adjective to describe the genus. This opportunistic ability to colonize abandoned cultivation suggests that the conservation status of this genus is unharmed—indeed, it may even be improved—by human enterprises, as expansion into human-made habitats allows it to thrive. Sesamum species are extremely successful colonizers that have a tendency to take hold, occasionally even to become invasive. In the field, one often encounters wild Sesamum spp. In swarms. Bedigian observed (1979) swarms of S. orientale var. malabaricum Nar. along the roadside at the Aarey Milk Colony, outside Mumbai (Figure 2.14).
Sesamum angolense Welw. grows in dense monoculture in western Tanzania and Uganda, sometimes in stands of several acres, along unpaved rural roads (Bedigian fieldwork 1999). In many locations, S. angolense was the dominant flowering plant aside from grasses ; it was able to aggressively colonize and successfully degrade the rocky/gravelly substratum. In northern Darfur, well beyond the limit of rainfed agriculture, S. alatum Thonn. flourished in monoculture (Bedigian fieldwork 1999), the only flowering plant aside from grasses, for dozens of kilometers in the region.
Bedigian observed camels ripping the plants from the ground and devouring them whole : stems, leaves, flowers, and roots (Bedigian 2004c). S. angustifolium (Oliv.) Engl. grows in zones with slightly higher rainfall, in Darfur as well as many regions in Tanzania ; it also shows that swarming habit. S. latifolium Gillett thrives on granitic outcrops : there are thick stands on rocky outcrops in Talodi, in the southern area of the Nuba Mountains of Sudan to jebel outcrops in eastern Sudan, close to the Ethiopian border south of Gedaref, in seriously inaccessible locations (Bedigian and Harlan 1983).Despite their shattering tendency, as a family the Pedaliaceae have adaptations for holding back some seeds and delaying germination. The woody seed-containing capsules do not open fully ; an angular pocket at the base of the capsule retains some seed when the capsules open. Sesame’s woody capsules, constructed with membranous septa that partition the chambers, hold seeds tightly. Therefore, despite the well-known shattering habit of the genus, a few seeds in each capsule remain tightly held, thereby preserving them for favorable germination conditions.
Seed dispersal methods seem to correlate with the habitat of each species. For example, in Sesamum alatum, winged seed aid dispersal, in the driest habitats, enables dissemination to suitable locations. S. angustifolium has tiny, lightweight seed, more easily dispersed in savannah grasslands. S. angolense and S. latifolium have larger, heavier seed that can store a larger quantity of food reserve, and do not disappear into the stony, gravelly substrata ; their woody capsules enables seed retention for more favorable season and prolongs dispersal.Wild Sesamum spp. and related genera have dormant seed. Testae of the wild relatives examined contain chemical inhibitors that retard germination, requiring drastic measures in the laboratory (Bedigian 1981, 1984) ; in nature, rainfall is needed in sufficient quantity to wash the inhibitor away, thereby protecting the species under unfavorable growth conditions. Nabhan et al. (2000) describe a similar germination delaying response in the related genus Proboscidea (Martyniaceae).
These germination-delaying mechanisms occur to the extreme in species of other genera of Pedaliaceae, such as Rogeria adenophylla Gay ex Delile and Harpagophytum procumbens (Burch.) DC. ex Meissn., which also have needle-sharp spines and thorny grapple hooks, respectively, on their indestructible woody capsules, which protect against animal or insect feeding ; the capsules, difficult to open, secure seeds powerfully.Sesame Domestication
Genetic studies indicate that cultivated sesame derives from wild populations native to the Indian subcontinent : the western Indian peninsula and parts of Pakistan. Bedigian (1984, 1988, 1998, 2000, 2003a, 2003b) and associates (Bedigian et al. 1985, 1986) showed that sesame’s progenitor is a taxon named Sesamum orientale var. malabaricum Nar. (John et al. 1950) comprising a group of wild and some weedy forms native to the Indian subcontinent. It was illustrated even in the pre-Linnaean period, in Hortus Malabaricus (Burmann 1679), as Car-elu (Figure 2.16). It displays close morphological, genetic, and phytochemical affinities to the cultivar Schit-elu (Figure 2.17). It remained obscure even among Indian botanists. N.C. Nair named a synonym Sesamum mulayanum Nair (1963), unaware of the previous designation (Bedigian 2003a, 2003b ; Nair pers. comm. 1979).
Sesame and this wild form share the same diploid chromosome number, 2n = 26 (Annapurna Kishore Kumar 2003 ; Annapurna Kishore Kumar and Hiremath 2008 ; Hiremath and Patil 1999 ; John et al. 1950 ; Kawase 2000 ; Mitra and Biswas 1983 ; Thangavelu 1994), and the diagnostic criterion of domestication : fertile hybrid products of reciprocal crosses (Harlan 1992) have been achieved (Bedigian 1984, 1988, 2003a, 2003b).
Independently, Hiremath and Patil (1999), Kawase (2000), Bisht et al. (2004), Annapurna Kishore Kumar (2003), and Annapurna Kishore Kumar and Hiremath (2008) repeated those crosses, and each team found the offspring of these reciprocal crosses to be fertile. Agreeing with Bedigian (fieldwork 1979, 2003a, 2003b) and Kawase (2000), Annapurna Kishore Kumar is convinced from side-by-side morphological comparisons of specimens of S. orientale var. malabaricum and S. mulayanum that they are a single taxon. Additionally, Bhat et al. (1999) and Nanthakumar et al. (2000), using RAPD markers, demonstrate proximity of S. indicum to this progenitor.
New results from molecular phylogeny analyses, using the two chloroplast DNA regions that have been widely used in the Lamiales (ndhF and trnLF), along with material determined by this author, confirm that Sesamum indicum and S. orientale var. malabaricum are most closely related (Olmstead pers. comm. 2010). These tests and independent results provide unassailable evidence of the domestication of sesame.
Aware that many writers had considered Africa the place where sesame originated, Bedigian made an effort to complete identical experiments : interspecific crosses and lignan analyses (1984, 1988, 2003a, 2003b, Bedigian et al. 1985) to assess Sesamum latifolium, 2n = 32, the African progenitor proposed by Ihlenfeldt and Grabow-Seidensticker (1979). Repeated attempts to make reciprocal crosses (Bedigian 1984, 1988, 2003a, 2003b ; Sudanese scientists M. Hassan pers. Comm. 1999, 2003 ; M.O. Khidir pers. comm. 1980, 2009 ; and M.A. Mahmoud pers. Comm. 1979, 1999, 2003) were unsuccessful, yielding only a few shriveled seeds. Since the diploid chromosome numbers of the two species are mismatched, this is not surprising. Investigation of Sesamum lignans showed qualitative differences between those two species (Bedigian 1984, 1988, 2003a, 2006 ; Bedigian et al. 1985) too. Whereas both lignans, sesamin and sesamolin, are present in the crop as well as in the designated progenitor, the absence of sesamolin in S. latifolium (Bedigian et al. 1985 ; Kamal-Eldin 1993 ; Chapter 3, this volume) casts additional doubt about its proximity to domesticated sesame.
While it is accurate that most species of Sesamum and genera of Pedaliaceae are native to Africa, no botanical study has ever substantiated an African progenitor from which sesame arose. Seeking a correct answer, not wedded to any view, this writer has searched the literature for decades without finding a shred of scientific work to support domestication in Africa. We confidently dismiss that oft-repeated assertion. As Katz notes in “Propagation of Errors in Review Articles” (2006) : “Frequent repetition can turn fictional breakthroughs into common lore.” Errors, repeated often enough, can become convincing, accepted facts.
Sommaire de Sesame :
The genus of sesame1 Introduction : History of the Cultivation and Use of Sesame
Dorothea Bedigian2 Cultivated Sesame and Wild Relatives in the Genus Sesamum L
Dorothea Bedigian3 Chemical Studies on the Lignans and Other Minor Constituents of Sesame Seed Oil
Afaf Kamal-Eldin4 Sesame Seed Coat : A Rich Source of Potential Mammalian Lignan Precursors
Raphael Grougnet, Prokopios Magiatis, Sofia Mitakou, and Alexios-Leandros Skaltsounis5 Antioxidant and Anti-Carcinogenic Potentials of Sesame Lignans
Duncan H.F. Mak, Po Yee Chiu, and Kam Ming Ko6 Sesame Seed and Its Lignans : Metabolism and Bioactivities.
Sandra M. Sacco and Lilian U. Thompson7 Physiological Effects of Sesame : Bioactive and Antioxidant Compounds.
Fereidoon Shahidi and Zhuliang Tan8 Sesame Seed Food Allergy
Suzanne S. Teuber9 Flavor Constituents of Sesame.
Fereidoon Shahidi, Tara Hughes, and Zhuliang Tan10 Seed Oil Bodies of Sesame and Their Surface Proteins : Oleosin, Caleosin,
and Steroleosin
Jason T.C. Tzen11 Use of Near-Infrared Reflectance Spectroscopy for Nondestructive Analyses of Sesame
Tetsuo Sato, Aye Aye Maw, and Masumi Katsuta12 Sesame’s Protective Role in Crop Nematode Control
Gamal Abdalla Elbadri and Abdelmageed Mohammad Yassin13 Molecular Biotechnology of Sesame
Mi Chung Suh, Nam-In Hyung, and Chung-Han Chung14 Responses of Sesame to Plant Growth Regulators, Micronutrients, and Salinity
M. Prakash15 Seed Genetics in Relation to Yield in Sesame
S. Thirugnana Kumar16 Sesame Diseases and Their Management
P. Narayanasamy17 Sesame Cultivation and Use in China
Zhao Yingzhong18 Sesame Cultivation and Use in Ethiopia
Adefris Teklewold, Tadele Amde, and Tesfaye M. Baye19 Sesame Cultivation and Use in Iran
S.M. Mahdi Mortazavian and J.A. Kohpayegani20 Sesame Cultivation and Use in Somalia
Ahmed Yakub Sidow21 Sesame Cultivation and Use in Thailand
Wasana Wongyai22 Sesame Cultivation and Use in Turkey
Bülent Uzun23 History of Sesame Cultivation and Irrigation in the Armenian Highlands from the Kingdom of Urartu (Ararat) through Subsequent Periods : Major Agricultural Innovation
Dorothea Bedigian24 Introduction and Early Use of Sesame in America : Medicine, Cookery, and Folkways
Dorothea Bedigian25 Current Market Trends : Critical Issues and Economic Importance of Sesame
Dorothea Bedigian26 Current Regulatory Status of Sesame and Its Commercial Products.
Dorothea Bedigian
21/06/2020
https://lavierebelle.org/sesamum-angolense-igonde